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LES REMPARTS

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A partir du 13ème siècle, la ville d’Eymoutiers a vécu protégée par ses remparts jusqu’à ce que la Révolution ne survienne. Les « grands travaux » du 19ème siècle auront définitivement raison des murailles en démolissant ce qu’il en restait. Il n’en subsiste aujourd’hui que bien peu de chose.

L’agglomération d’Eymoutiers s’est d ‘abord constituée en un noyau urbain situé autour de la collégiale. Il comprenait l’église, les bâtiments nécessaires à la vie de la communauté, les habitations des chanoines, une maison prévôtale.

En 1207, les chanoines sont autorisés, par le « seigneur évêque » de Limoges, à bâtir une forteresse dans leur « grande église », elle protégera l’enclos canonial ou claustrum. Elle se caractérise par la présence de fossés.

La ville n’est pas fortifiée mais ses habitants, pour se protéger, possèdent des « loges ou hostels » dans la forteresse des chanoines. Il peut s’agir d’éléments d’enceinte ou de fortifications aménagés de manière à accueillir des loges qui peuvent même être louées. Ce peut être aussi des maisons plus ou moins fortifiées accolées les unes aux autres et formant enceinte. Les deux cas de figure peuvent avoir coexisté. Jusqu’au XVème siècle, les habitants de la ville « ouverte » se réfugient donc, en cas de besoin, dans la forteresse des chanoines.

En 1428, les habitants d’Eymoutiers obtiennent des autorités religieuses (l’évêque de Limoges) qui les régissent une charte d’affranchissement de la ville. Elle autorise la construction de « murailles, tours et fossés ». Les dispositions prévues pour la mise en place de cette enceinte comportent bon nombre de dispositions qui vont modifier le schéma urbain de la cité. La construction sera longue. En 1442, il est passé un acte portant « agrément de la part de Messieurs du chapitre d’Esmoutiers, en faveur des consuls, de faire construire des murailles et fossés autour de la ditte ville d’Esmoutiers ».

Il est prévu la destruction (totale ou partielle ?), au moins le remaniement des ensembles fortifiés anciens.

Les loges les plus proches du moustier devront reconsidérer leurs ouvertures, celles situées dans le « circuit » (pourtour) dudit moustier » devront être démolies. Les fossés seront comblés. En fait le claustrum des chanoines ne sera pas entièrement détruit, des loges subsisteront. Les parties démolies fourniront bon nombre d’éléments de réemploi que l’on retrouve dans les bâtiments qui suivront.La construction de la nouvelle enceinte entraîne une profonde réorganisation du parcellaire. Les maisons et édifices situés près de la muraille devront être rasés de manière à établir les nouveaux fossés. En contrepartie, tous les emplacements rendus libres à l’intérieur de l’enceinte devront accueillir de nouvelles maisons. Le parcellaire en lanières, bien visible sur l’actuel plan cadastral, au nord et à l’est de la collégiale et qui évoque un allotissement des terrains est issu de ce remaniement. Les noms des rues (rue Neuve, rue Grande) viennent conforter cette hypothèseL’enceinte à laquelle on donna « neuf cents pieds de circuit » (environ 800 mètres) aura des fossés larges de « 10 brasses » (environ 15 mètres). Elle suivra la Vienne au niveau des Porots, l’emplacement d’une tour est encore visible dans les eaux de la rivière. Ensuite, elle se situera le long du Bd Karl Marx (ancien boulevard des Fossés), de la rue Saint-Psalmet, de la rue des Pénitents et redescendra à la Vienne. Il y aura cinq grosses tours. La construction de trois portes était prévue par la charte mais quatre seront finalement édifiées: la porte Farges située rue des Ursulines, au niveau de la « Pissarate », la porte Saint-Etienne en haut des la rue des Maquisards, la porte Saint-Psalmet avenue de la Paix, au niveau de la place d’Armes et enfin la porte Notre-Dame ou porte Neuve placée au bas de la rue de la Colllégiale. Chaque porte aura quatre clés et chaque consul en aura une. Les armes de l’évêque, accompagnées de la « figure » de saint Etienne seront gravées dans la pierre au-dessus de chacune des portes de la ville. La prison sera située dans une tour près du pont de Peyrat. La ville est donc « close ». A noter que les faubourgs et notamment celui des Farges sont hors les murs.Il existe, dans la maison « Romanet », au 10 de la rue de la Collégiale un important vestige qui pourrait être partie d’une ancienne loge et remonter au claustrum des chanoines. Il est constitué d’un mur épais entièrement en pierres de taille et percé d’un portail à deux éléments, une porte à ogive et une seconde, plus large, avec passage de herse. Le caractère non fortifié de ce portail peut surprendre. En fait, il ne s’agit pas d’une fortification proprement dite mais bien d’une clôture symbolique suivant le modèle monastique comme l’indique l’étude archéologique qui a été récemment réalisée sur ce bâtiment.

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