A LA BONNE ENSEIGNE
La première enseigne sur laquelle on peut lire « Denrées coloniales » se situait au fond de la place Jean-Jaurès, ensuite on la retrouvera dans la rue des Quatre-Queyrias (rue des Résistants). Mais faisons maintenant le tour des enseignes qui ornent encore quelques bâtiments pelauds. Il reste intéressant de dresser un petit inventaire de ce qu’il est encore possible de voir ou de deviner, à ce jour, sur les murs de nos immeubles. En levant la tête, on peut remarquer de beaux bandeaux peints à fresque, quelques publicités peintes à même le mur, diverses plaques anciennes et même de la pub sur un toit !
Parcourons donc les rues d’Eymoutiers et relevons ces vestiges d’un important commerce passé. Cette liste ne se veut pas exhaustive et, en cherchant un peu, il demeure probablement d’autres éléments à découvrir. Au fur et à mesure des changements de commerce et surtout des ravalements de façade, ces marques des activités anciennes disparaissent petit à petit et il serait important de conserver les plus significatives, encore bien lisibles. C’est indéniablement une partie de notre patrimoine à sauvegarder.
On se souvient encore d’immenses publicités peintes recouvrant entièrement les pignons de quelques maisons, de l’avenue Foch notamment. Exit les pubs pour les « parfums Forvil » ou pour les « huiles Texaco » mais il reste encore les "frigidaires de chez Bernis" au 8 de l’avenue Foch, le "bon Dubonnet" au 17, boulevard Victor Hugo et le souvenir de "l’agence Citroën" au 2 de l’avenue de la Gare qui présente d’ailleurs en façade la très belle enseigne peinte qui porte : "Garage – réparations - M. Lavaud, transports en commun – stock essence et huile".
Au n° 1 Avenue Jean Moulin, l’ancien exploitant en matériaux de construction, Évariste Gane, a laissé son nom sur le toit, inscrit en tuiles noires !
Partout dans la ville de nombreux bandeaux peints sont visibles. Au 12 de la place Jean Jaurès, se trouve le plus célèbre, ce sont les « Denrées Coloniales » que l’on doit au propriétaire de l’époque, Monsieur Depeix. Parmi les plus lisibles, citons au 26 de la rue des Ursulines, celui de « l’Hôtel de la Montagne – location d’automobiles – Tel 15 ». Au 13 de la même rue, c’est un « Coiffeur de Dames », Monsieur Danjeux, qui nous propose « mise en plis, indéfrisable ou teinture ». Dans le registre religieux, juste à côté, au 11, la niche qui renferme la statue de la mère de la Vierge est entourée d’un cadre rouge, orné de motifs végétaux et, dans la partie inférieure, est inscrit : « Sainte-Anne, priez pour nous ».
La partie droite du bandeau de « l’hôtel Babet » est encore bien visible au 18, avenue de la Paix et l’«hôtel restaurant de la Gare – Bossavy » orne toujours le 18 du boulevard Karl Marx. Au Champ de Foire, se devine difficilement « l’Hôtel du Nord » au n°1 de la place. De même, au 21 de la rue Saint-Psalmet, avec quelques efforts, on peut lire « Restaurant du Champ de Foire – Courtois ».
Deux bandeaux blancs, effacés ou illisibles existent au 2 et au 8 de la place Stalingrad.
Quelques belles plaques vantaient les mérites des établissements au-dessus desquels elles s’affichaient. Si, au 16 de la place Jean Jaurès, celle indiquant la « Pharmacie Marcellein – H. Lacontre pharmacien de 1ère classe » a disparu, les plus remarquables constituent l’ensemble situé au n° 6 de la même place (maison Demichel) où le fronton « Épicerie Parisienne - A. Demichel » est encadré de deux plaques où l’on peut lire, sur celle de gauche : « Produits frais - tropicaux (?) – imports - marée, porcelaine, faïence, verrerie » et sur celle de droite : « Grains, semences sélectionnés pour grandes, petites cultures. »
Au 7, rue Gabriel Péri une plaque rappelle l’ancienne chemiserie et porte en inscriptions : « Manufacture Jeanne d'Arc - Fabrique de chemises – Ch. Feige - Maison de vente - 38 rue des Jeûneurs – Paris. »
Des frontons bois portaient la dénomination du commerce comme au n° 8 Rue de la Tour d'Ayen : « Hôtel Restaurant de la Tour d'Ayen - L.Lascaut Tel 104 » ou juste à côté au n° 6, où l’on devinait écrit « Modes « .
De même au 14 rue de la République (Épicerie Excidious) ou au n° 1 de la rue Farges où les anciens magasins sont restés quasiment en l’état.
Au n° 1 de la rue des Ursulines, l’intitulé « Pâtisserie » avait été écrit en lettres rapportées sur le fronton, quelques unes ont subi les outrages du temps et manquent à l’appel …
Enfin, au n° 4 de la rue la Liberté, l’ancienne devanture du « Bazar de la Ménagère » a heureusement traversé les époques, changeant de couleur à chaque nouvel occupant.